Foyer pour enfants

Situé sur les hauts de Delémont à proximité de l’Hôpital du Jura, le site bénéficie d’une position dominante sur la ville et la campagne environnante. Le bâtiment principal de l’Institut St-Germain aborde un caractère institutionnel de par son histoire et son implantation au milieu d’un magnifique parc arborisé en guise de promontoire.

Le projet s’articule en deux nouveaux volumes : « une maison dans le parc » pour la nouvelle unité et « autour du préau » pour l’école / AEMO. Ces nouveaux bâtiments s’implantent de part et d’autre du bâtiment principal.

Cette intervention permet de valoriser la qualité spatiale et centrale du bâtiment historique sans y toucher. L’ensemble fonctionne désormais en harmonie comme un hameau et met en valeur les espaces extérieurs en les requalifiant. Les arbres du parc sont également tous maintenus.

Le projet a pour but de « désinstitutionnaliser » le foyer en séparant volontairement la nouvelle unité du bâtiment historique en la plaçant dans le parc et en lui conférant un volume à une échelle domestique. « La maison » est accessible depuis la cours principale. Le bâtiment s’oriente comme les habitations situées au sud de la parcelle parallèlement au verger et au mur historique. Fonctionnant de manière autonome (tout comme le groupe), le volume peut facilement être répété sur le site en cas d’extension future.

Le second bâtiment contenant l’espace de formation (classe et ateliers) et l’AEMO vient s’implanter au nord-ouest de la parcelle de manière à délimiter le terrain de jeu existant. Le rural (ancien bûcher) est réhabilité en préau couvert et marque l’entrée de l’école. Le nouveau bâtiment vient s’aligner au muret existant délimitant ainsi la cour de récréation.

Les accès se font via le réseau viaire existant. Chaque bâtiment est pourvu d’un couvert à vélos à son entrée. Les 12 places supplémentaires sont prévues à l’entrée de la nouvelle unité. Les véhicules motorisés sont maintenus en périphérie du parc avec l’ajout d’une place au parking sud existant et de 9 nouvelles places sur le haut du site à proximité du bâtiment de l’AEMO.

Les deux nouvelles constructions partagent un vocabulaire et une expression commune créant un ensemble cohérent avec l’existant. Les toitures-façades du projet proposent une réinterprétation du style du bâtiment principal « entre historicisme et Heimatsil ». Les grands volumes et la forme particulière des toitures existantes en sont le point de départ.

La matérialité des façades reflète aussi la distribution programmatique qui peut se traduire conceptuellement de la manière suivante : Une grande toiture habitée posée sur un socle, tantôt minéral, tantôt de bois selon la fonction du bâtiment.

Le volume « formation – AEMO » s’articule autour de l’ancien bûcher et en reprend les codes en s’alignant à la toiture existante. Le bâtiment de faible hauteur profite de la pente pour différencier les entrées de l’espace de formation et de l’AEMO. Le rural existant est conservé, évidé et épuré. Il devient le préau couvert et l’entrée de l’école au rez inférieur. On trouve ensuite un espace de distribution desservant les différentes salles et un îlot central de services. Contre terre prennent places les locaux techniques, le local matériel (anciennement dans le rural) et la conciergerie avec son entrée indépendante située à l’est. Au rez supérieur on retrouve sur le même principe organisationnel l’entrée de l’AEMO au niveau de la rue.

La structure d’accueil (unité) se développe en duplex au-dessus du rez. Une division verticale est proposée afin de différencier les fonctions « privées » des chambres dans les combles, « communes » des espaces jour à l’étage et « publiques » de l’administration au rez. L’organisation du plan permet une entrée indépendante au studio de visite au rez, ainsi qu’un accès surveillé à l’unité sans passer par les espaces administratifs. La cage d’escalier peut être fermée au besoin afin de privatiser d’avantage l’habitat. L’organisation du plan reste simple et rationnelle afin de permettre une évolution en fonction des besoins du maître d’ouvrage tout en respectant scrupuleusement les normes de l’OFJ.

La structure porteuse des nouvelles constructions est majoritairement réalisée en bois pour les parties hors-sol. Elle se compose de murs périphériques bois et de murs intérieurs béton. Le principe de façade est basé sur un système de panneaux porteurs préfabriqués. Ils sont composés d’une ossature bois et d’un remplissage en isolation et recouverts de panneaux en fibre de bois pour atteindre une performance thermique supérieure ou égale au standard Minergie-P Eco. Le revêtement en tuile est monté sur place en même temps que la toiture.

Les dalles sont de faible portées et de composition mixte bois (Bois Suisse – COBS) – gravier. Le système proposé offre un très haut degré de préfabrication et l’ensemble du bâtiment peut être monté en très peu de temps par rapport à une construction conventionnelle maçonnée.

Par des moyens simples ; faible volume d’excavation, ratio de surfaces vitrées performant, facteur de forme optimal, adaptabilité du plan, et en faisant une large place au bois, la construction vise une empreinte carbone minimale tout en restant rationnelle et économique. Toujours dans une optique de simplicité, les matériaux choisis confèrent un aspect domestique et chaleureux aux espaces, tout en restant facilement réparables et fonctionnels.